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La diversité dans le secteur de la technologie a encore beaucoup de progrès à faire. Selon une étude du Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale ( en anglais ), les femmes canadiennes ont quatre fois moins de chances de trouver un emploi dans l'industrie technologique que les hommes. Parmi les minorités visibles au Canada, seulement 7,6 % travaillent dans l'industrie technologique.
Ce secteur utilise essentiellement la technologie pour résoudre les problèmes humains. Mais comment l'industrie peut-elle identifier pleinement les problèmes des femmes, des personnes racisées et des personnes 2SLGBTQ+ alors que celles-ci sont sous-représentées dans la main-d'œuvre technologique?
Cet article traite des avantages de la diversité, de l'équité et de l'inclusion dans le secteur de la technologie, et de ce que le secteur peut faire pour attirer des individus divers.
Qu'est-ce qui empêche les femmes, les personnes racisées et les personnes 2SLGBTQ+ d'accéder aux emplois du secteur technologique? Indice: ce n'est pas par manque de compétences.
En fait, plusieurs des programmeur·euse·s les plus remarquables de l'histoire sont issus de cette tranche de population. La première programmeuse informatique, Ada Lovelace, était une femme. Le mathématicien homosexuel Alan Turing - que les plus jeunes reconnaîtront dans le film Le Jeu de l’Imitation ( en anglais ) - a créé le modèle des ordinateurs modernes: la machine de Turing.
La réussite de l'Amérique dans la conquête de l'espace repose sur la contribution d'une main-d'œuvre noire. La mathématicienne noire Katherine Johnson, rendue célèbre par le livre de Margot Lee Shetterly "Hidden Figures" ( en anglais ), a calculé les trajectoires des vols spatiaux d’Apollo et Mercury. Dans une Amérique encore largement ségréguée, Johnson a dû surmonter la discrimination sur le lieu de travail pour que ses contributions soient reconnues.
Ces exemples et d'innombrables autres prouvent ce que nous devrions tou·te·s comprendre intuitivement: les grands esprits proviennent de partout. Par conséquent, lorsque les préjugés excluent des groupes entiers de personnes, la main-d'œuvre technologique réduit sa réserve de talents et son potentiel de production de projets utiles.
Au-delà de la contribution pure et simple, les équipes bénéficient également d'une perspective plus large lorsque leurs employé·e·s proviennent de milieux et de cultures différents. Les employé·e·s peuvent utiliser leurs expériences uniques pour identifier des solutions que les autres ne peuvent pas voir. Mieux encore, ils ou elles sont également en mesure d'identifier et d'expliquer les problèmes auxquels sont confrontées leurs propres communautés défavorisées ou négligées, puis d'utiliser la technologie pour les résoudre.
La meilleure façon de promouvoir la diversité dans l'industrie technologique est de rendre l'éducation pertinente plus accessible. Selon l'article de Computer Weekly ( en anglais ) sur les "camps de programmation", les coûts élevés peuvent rendre l'éducation technologique inaccessible aux étudiant.e.s provenant de foyers à faible revenu. Étant donné que les femmes et les personnes racisées ont tendance à gagner moins que leurs homologues, ces obstacles financiers à l'éducation technologique ont tendance à affecter de manière disproportionnée les groupes minoritaires. Voici quelques solutions spécifiques à ce problème qui méritent d'être prises en considération:
Au moment où les jeunes terminent leurs études secondaires, ils ont vécu certaines formes de discrimination. Pour donner un exemple pertinent, les filles qui choisissent leur spécialité à l'université peuvent être trop intimidées par l'écart existant entre les sexes pour s'orienter vers des domaines liés à la technologie; elles peuvent même se voir déconseiller cette voie par leurs conseiller·ère·s en orientation.
Les enfants, en revanche, sont un peu moins exposés à la discrimination directe, du moins en ce qui concerne les parcours professionnels. En enseignant la programmation informatique aux enfants, les écoles peuvent donc renforcer la confiance de ces derniers avant que des idées fausses et discriminatoires sur leurs propres compétences soient intériorisées. Les enfants qui apprennent à coder grandiront en croyant qu'ils ou elles ont leur place dans le domaine de la technologie si cela les intéresse.
Les enseignant·e·s devraient également être formés convenablement à l'enseignement de la programmation informatique. Il s’agit un sujet complexe, et les enfants risquent de ne pas absorber l'information ou de ne pas s'y intéresser s'ils ne sont pas enseignés correctement. Les ateliers Coder en Classe de Kids Code Jeunesse fournissent des environnements d’instruction en ligne qui peuvent guider la manière dont les enseignant.e.s dispensent les leçons de programmation. Le programme fourni peut aider les enseignant.e.s et les élèves de tout niveau de compétence, qu'ils soient débutant·e·s ou intermédiaires.
Comme plusieurs écoles n'ont pas encore mis en place un enseignement technologique élémentaire officiel, les organisations peuvent prendre le relais et créer des programmes d'enseignement pour les élèves des communautés défavorisées. Les programmes d'enseignement à but non lucratif peuvent rendre les ressources d'apprentissage accessibles aux élèves qui n'y auraient pas eu accès autrement.
Par exemple, les Code Clubs de Kids Code Jeunesse proposent des ateliers aux enfants âgés de 9 à 13 ans. Les participant·e·s apprennent auprès de bénévoles tout en travaillant sur les projets technologiques de leurs rêves. Et comme les ateliers sont gratuits, tous les jeunes peuvent y participer, quels que soient ses antécédents ou sa situation financière.
L'internet peut également aider les élèves à accéder à des ressources technologiques éducatives qui peuvent soutenir leur apprentissage. Les tutoriels en ligne aident les élèves à développer leurs compétences en programmation de manière autonome et à leur propre rythme. Et lorsque ces ressources sont gratuites, elles peuvent encore mieux atteindre les élèves de milieux divers.
L’enseignement sur YouTube, par des organisations comme Khan Academy, ont également contribué à rendre des concepts de programmation complexes accessibles aux lycéens et les étudiants. De même, les enseignant·e·s sur Internet peuvent aussi améliorer l'accessibilité en créant des tutoriels adaptés aux enfants. Les gens peuvent également partager leur expertise technologique en créant des forums destinés aux enfants, comme StackOverflow, où les programmeur·euse·s en herbe et les expert·e·s peuvent partager librement leurs connaissances.
Personne ne devrait se sentir exclu d'un secteur en raison de son identité. Promouvoir la diversité dans le secteur des technologies est une entreprise de grande envergure, qui prendra du temps avant de donner des résultats satisfaisants. Mais tout commence par l'éducation.