Dans cette série d’entrevues, les membres de l’équipe Kids Code Jeunesse (KCJ) interrogeront certain·e·s des incroyables innovateur·rice·s, éducateur·rice·s et leaders de notre écosystème. Ces grands esprits discuteront de l’éducation, des technologies et de ce que l’avenir nous réserve, et partageront leurs histoires personnelles.
Dans ce nouvel article, nous recevons des nouvelles de Maria Andrusiak, qui combine de façon magistrale les rôles de facilitatrice et de responsable du développement communautaire. Elle enrichit sa communauté de Kitchener-Waterloo, en Ontario, grâce à sa créativité, ses compétences numériques et son expérience en pédagogie collective. Elle s’est entretenue avec Janvi, bénévole chez KCJ, qui a partagé son point de vue de jeune pour nous aider à mieux répondre aux besoins de nos parties prenantes les plus importantes : les enfants et les adolescent·e·s.
Lorsque nous entendons parler de la réussite des créateur·rice·s de STIAM, c’est souvent de la bouche d’autres personnes, qui définissent le moment où ces créateur·rice·s sont « arrivés » sur la scène. À première vue, lorsqu’on rencontre Janvi Patel, conseillère jeunesse chez KCJ, qui a commencé ses études à l’Université de Waterloo en génie mécatronique à l’automne, on peut penser qu’elle a réussi facilement.
Cependant, savoir innover n’est pas inné, c’est une compétence qui se développe à partir d’une motivation interne et d’une nature curieuse qui doit être soutenue par notre environnement extérieur.
Janvi (ci-dessus) et Maria ont discuté lors d'un appel vidéo.
Au secondaire et au cégep, Janvi s’intéressait aux sciences de la santé. Cependant, elle sentait que les programmes ne reflétaient pas toutes les choses qui piquaient son intérêt. Elle s’identifiait à ceux et celles qui se penchent sur de nombreux sujets, et souffrait de ce qu’on appelle le « syndrome de l’imposteur ». Elle s’inquiétait que ses intérêts multiples l’obligeraient à sacrifier certaines de ses passions lorsque viendrait le temps de choisir son domaine d’études postsecondaires.
« Je faisais des constructions en Lego et des bateaux miniatures depuis que j’étais toute petite… Je ne savais pas que je pouvais en faire une carrière… J’ai toujours eu envie de comprendre comment les choses s’imbriquent et fonctionnent ensemble. »
C’est par accident que Janvi s’est intéressée à la robotique. Elle a suivi sa meilleure amie, qui l’avait convaincue de rejoindre le club de robotique de leur école en 6e année. Le simple fait d’essayer quelque chose de nouveau lui a fait connaître sa principale passion et source de motivation.
« J’y ai consacré du temps parce que j’adorais ça. »
Ses expériences de jeunesse lui ont fait se demander
« pourquoi elle ne faisait pas déjà cela? »
En 9e année (Secondaire 3), lors d’un cours d’introduction à l’innovation technologique, elle a rencontré Kate, la fondatrice de KCJ, qui l’a prise sous son aile. Avec elle, elle a appris que les personnes qui innovent sont également des gens normaux, de tous les genres et de tous les milieux, qui travaillent au quotidien pour rendre le monde meilleur.
Un enseignant du secondaire lui a permis de trouver le programme qui lui correspondait en lui faisant découvrir la mécatronique.
« C’est une fusion du génie mécanique, logiciel et électrique. Fabriquer des choses, c’est vraiment amusant. En génie, je me demande tout le temps comment rendre le monde meilleur en créant quelque chose. »
Le chemin est parfois sinueux, même pour les plus brillant·e·s d’entre nous.
« La chimie, c’est difficile à comprendre pour moi. »
Mais ses difficultés avec une matière ont permis à Janvi de réaliser que si elle voulait apprendre, elle pouvait demander de l’aide.
« Je n’ai pas à exceller dans tous les domaines. Plus tard, je travaillerai au sein d’une équipe. Lorsqu’on collabore, c’est l’étendue entière de nos connaissances qui s’élargit. »
« Mon intérêt pour les sciences de la santé, je ne l’ai pas perdu »
explique Janvi. Mais son amour de la robotique l’a amenée à réfléchir à la manière dont ces domaines interagissent et à quel point connaître plus d’une matière peut créer de nouvelles façons d’aider des gens.
« Je n’ai pas d’idée précise de ce que sera mon métier en 2030. J’espère simplement créer une technologie qui aidera des gens. J’aimerais réunir la robotique, les logiciels et la santé pour innover. »
Elle ne voit pas du tout l’innovation technologique comme un privilège réservé à certains. Au contraire, Janvi voit des possibilités pour la rendre inclusive. Plus les s découvriront cette innovation tôt, moins l’accès à celle-ci sera restreint aux plus privilégiés d’entre nous.
« L’IA va devenir très présente. Ce sont les plus jeunes générations qui vont la développer. Elles vivront avec celle-ci toute leur vie. »
Désormais, Janvi redonne à sa communauté en jouant le rôle de jeune ambassadrice étudiante et en mentorant d’autres jeunes filles. Elle dit avoir un sentiment de réussite chaque fois qu’elle redonne ce qu’elle a reçu à d’autres enfants:
« J’adore ses moments d’enseignement quand l’autre comprend pleinement. »
Déjà, elle a envie de contribuer encore plus.
« Ma meilleure amie m’a transmis sa passion. Mes enseignant·e·s m’ont transmis la leur. Et Kate m’a transmis la sienne. Aujourd’hui, c’est à mon tour. »
Qu’aimerait-elle pouvoir dire à la jeune Janvi?
« Vas-y, fonce. Tu auras certainement un peu peur. Mais tu te sentiras mieux si tu fonces. Rencontre de nouvelles personnes. Essaie de nouvelles choses. Oui, avoir peur de ne pas pouvoir se tailler une place, c’est nul. Mais tu pourrais bien être surprise de l’accueil que tu recevras. »
L’aventure de Janvi dans le domaine de la robotique vous inspire? Transmettez à la prochaine génération l’amour de la programmation en faisant un don à Kids Code Jeunesse. Il est déductible d’impôts! Faites un don ici.