Apprendre la programmation par blocs est une activité très amusante. La plateforme est colorée, facile d’utilisation pour les débutant·e·s et remplie de chats et de robots. Passer de bons moments tout en explorant ces environnements de programmation n’est donc pas compliqué. Ce qui peut l’être, en revanche, c’est de trouver comment mettre en pratique ce que vous avez appris une fois devant vos élèves. D’autant plus que les programmes scolaires, qui existent pour vous informer de ce que vous devez faire, peuvent s’avérer relativement ennuyeux et sont rarement représentatifs du plaisir que vous venez de prendre à animer un chat chassant une balle dans Scratch.
Scratch Cat chasse une pomme dans un projet créé avec la plateforme de codage en bloc, Scratch.
Chez KCJ, lorsque nous concevons des expériences de développement professionnel efficaces pour les enseignant·e·s partout au Canada, l’un de nos principaux objectifs et défis est de s’assurer que ces activités et ateliers puissent être mis en pratique concrètement par les éducateur·rice·s. En d’autres mots : est-ce que cette activité peut être utilisée dans ma classe demain matin? Est-ce que cet atelier est cohérent avec le programme scolaire de ma province? Puis-je utiliser ces activités de programmation dans mon cours de sciences humaines? De musique? D’éducation physique?
Nous y arrivons principalement de deux manières. Tout d’abord, nous effectuons des recherches et nous nous posons quelques questions importantes : quels sont les critères locaux en matière de compétences numériques pour les élèves à cet endroit? Qu’est-ce qui rend cette province, région ou ville unique? Est-ce que les élèves doivent utiliser la programmation pour accomplir des tâches précises, ou les exigences sont-elles moins strictes? Il est absolument essentiel de transformer le langage pédagogique utilisé dans les programmes scolaires afin de le rendre naturel, simple et utile. Par exemple, comment ces termes s’emploient-ils concrètement au sein d’un environnement de programmation par blocs? L’objectif reste toujours le même : créer des projets captivants qui pourront être réalisés par n’importe quel·le apprenant·e (élève ou enseignant·e) et enrichis par la suite. Le but est également d’offrir des moyens d’incorporer les objectifs de chaque province ou conseil scolaire à ces projets.
Au cours de la dernière année, nous avons travaillé en étroite collaboration avec des enseignant·e·s de l’Ontario afin de les aider à mieux comprendre le langage utilisé par le nouveau programme-cadre de mathématiques de la province, qui comportait pour la première fois des contenus d’apprentissage en programmation pour chaque année scolaire. Ce fut un défi extrêmement stimulant et valorisant que de prendre ce document, très abstrait pour les enseignant·e·s qui ne connaissaient pas la programmation, et de le rendre accessible et facile à comprendre. En fin de compte, tout ce que le document leur demandait de faire, c’était d’animer un chat chassant une balle… dans un langage légèrement plus compliqué.
Au Québec, nous avons offert de nombreuses séances de formation présentant des projets simples conçus à partir d’éléments culturels ou géographiques facilement reconnaissables, comme le Carnaval de Québec ou les cabanes à sucre, tout en établissant des liens directs entre ces projets et les objectifs du Plan d’action numérique de cette province.
La deuxième question que nous nous posons toujours au moment de développer des expériences parfaitement adaptées au contexte des enseignant·e·s est la suivante : est-ce que le niveau de difficulté des techniques de programmation présentées dans ce projet est approprié pour des élèves de ce niveau scolaire? Bien sûr, la programmation peut être très simple, mais elle peut également se corser très rapidement. On ne peut pas arrimer n’importe quelle technique de programmation à un projet de géographie, par exemple, car la programmation risque alors d’être trop simple ou trop complexe. Cependant, lorsque la programmation est intégrée à une autre matière de façon sage et réfléchie, elle permet aux éducateur·rice·s d’explorer de nouvelles formes de communication et de faire participer des élèves qui ne se seraient pas autrement sentis concernés par certains sujets.
Nous espérons pouvoir jouer le rôle d’interprètes et de guides des programmes scolaires de tout le pays, qu’ils soient nouveaux ou non. Nous voulons travailler avec les enseignant·e·s pour introduire un large éventail de compétences numériques dans leurs classes de manière non seulement utile, mais également pertinente avec le contexte provincial, régional et municipal. Dans les mois à venir, nous invitons les enseignant·e·s à participer à nos séances de formation régionales et provinciales pour enseignant·e·s. Au cours de celles-ci, nous vous enseignerons les bases de plusieurs plateformes de programmation par blocs, puis nous vous ferons découvrir différentes façons de mettre en pratique ce que vous avez appris, de la manière qui conviendra le mieux à votre classe.
Consultez la liste de nos séances publiques de formation pour enseignant·e·s à venir ou réservez une séance précise pour votre école ou votre conseil scolaire.
Grâce à nos commanditaires, nous sommes en mesure de former plus d’enseignant·e·s que jamais. Dans les deux années à venir, Ubisoft Éducation nous offrira le financement nécessaire pour soutenir nos ateliers en classe et nos séances de formation pour enseignant·e·s, s’assurant ainsi que les élèves et les enseignant·e·s du Québec reçoivent les appuis, les connaissances et l’inspiration nécessaires pour se servir de la technologie.