À l’aube d’une nouvelle décennie, il ne fait aucun doute que les compétences en informatique et en programmation sont de plus en plus utiles à nos élèves. En tant qu’éducateurs et éducatrices, nous préparons nos élèves à vivre dans un monde en constante évolution où un ensemble de connaissances toujours plus vaste s’offre à eux. Par conséquent, en plus du programme scolaire, nous cherchons à déterminer comment inciter les élèves à cultiver une passion durable pour l’apprentissage, à développer leur créativité et leur esprit critique, et à faire preuve de persévérance, de courage et de détermination.
Au cours des deux dernières années, j’ai pu constater que l’intégration de la programmation et de l’éducation créative dans ma classe s’est avérée être un élément de réponse déterminant face à cette problématique. J’ai commencé à inclure la programmation dans ma classe non pas en tant qu’enseignante de technologie, mais plutôt en tant qu’enseignante de sixième année sans formation technologique. Si vous m’aviez dit en 2017 que j’inclurais régulièrement la programmation dans mes cours, je ne vous aurais probablement pas cru!
Lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de la programmation en classe, je dois admettre que j’étais plutôt sceptique. Puisque les mots à la mode vont et viennent dans l’enseignement, je pensais qu’il s’agissait probablement d’une nouvelle tendance qui n’était pas adaptée à mon poste. Après tout, je n’avais jamais écrit une seule ligne de code de ma vie! Je ne pensais pas pouvoir enseigner la programmation, et ce n’était pas comme si tous mes élèves allaient devenir des programmeurs ou programmeuses informatiques.
Les enseignant·e·s sont déjà tellement pris par le temps, je pensais que ce serait une autre activité qui éloignerait encore plus mes élèves du programme scolaire obligatoire. Mais, au fil du temps, j’entendais de plus en plus parler de la programmation en classe. J’ai alors décidé d’assister à une séance d’apprentissage professionnel et de garder l’esprit ouvert. Après avoir consulté quelques collègues, j’ai décidé d’essayer et de voir ce que cela donnait.
Lorsque j’ai commencé à introduire la programmation dans ma classe, mes craintes et mon scepticisme se sont rapidement envolés. La programmation n’était pas une matière superflue pour laquelle je devais trouver du temps, mais plutôt un outil polyvalent qui permettait à mes élèves d’apprendre et de démontrer des connaissances dans presque toutes les matières du programme scolaire.
Mon manque de connaissances technologiques n’a pas du tout été un obstacle; le fait de ne pas pouvoir fournir toutes les réponses à mes élèves les a rendus plus aptes à résoudre les problèmes. De plus, cela a permis à toute la classe de créer une communauté où nous pouvions être co-apprenant·e·s et rechercher des solutions ensemble. Cela s’est traduit par une meilleure collaboration entre les élèves, une autre compétence importante pour les apprenant·e·s d’aujourd’hui.
J’ai également réalisé que je pouvais enrichir mon apprentissage professionnel grâce aux nombreuses ressources disponibles qui permettent aux éducateurs et éducatrices canadien·ne·s d’intégrer la programmation dans leur classe comme, notamment, les ateliers proposés par Kids Code Jeunesse. Et, non, mes élèves ne vont pas tous devenir programmeurs ou programmeuses informatiques, mais je leur ai tout de même fait découvrir de nouvelles carrières potentielles et de nouveaux domaines où exercer leur créativité, tout en renforçant le contenu du programme scolaire sous un angle différent.
En plus d’être venu à bout de mon scepticisme, le niveau de motivation et de participation de ma classe dans cette matière me permet d’affirmer que la programmation vaut la peine d’être enseignée.
Mes élèves dépassent régulièrement mes attentes. Ils cherchent activement à être des créateurs et créatrices de contenu numérique plutôt que de simples consommateurs ou consommatrices. Ils font preuve d’une grande persévérance et d’une grande détermination, car le sujet leur parle.
Tout récemment, nous avons terminé des projets de transformation géométrique avec Scratch. Je n’avais pas prévu de faire des présentations, mais mes élèves ont insisté pour montrer leur travail à la classe, car ils en étaient très fiers. En douze ans d’enseignement, c’était la première fois que des élèves me suppliaient de faire une présentation! Je ne donne pas de devoirs de programmation à ma classe, mais la programmation accroche tellement mes élèves qu’ils me demandent régulièrement s’ils peuvent travailler sur leurs projets à la maison.
La programmation, de par sa nature même, est une forme de création, et les élèves se sentent fiers et accomplis lorsqu’ils voient leurs idées prendre vie à l’écran et lorsqu’ils peuvent faire en sorte que leurs programmes reflètent leurs connaissances et leur individualité.
De plus, la programmation est automatiquement différenciée. Les élèves peuvent toujours compléter leur code et le rendre plus complexe, si bien qu’ils ne s’ennuient jamais en classe.
Le débogage est un aspect inhérent à la programmation et mes élèves ont fait preuve d’une grande persévérance et d’une grande capacité à résoudre les problèmes en travaillant sur leurs codes pour trouver les erreurs et les corriger. Après les activités de programmation, chaque élève quitte la classe avec un sentiment de réussite en constatant que son programme fonctionne.
Si vous envisagez d’intégrer la programmation dans votre classe, je vous y encourage vivement! Commencez en douceur — il existe de nombreux tutoriels autogérés et des plans de cours en ligne qui rejoignent de nombreux éléments du programme scolaire.
Inutile d’avoir toutes les réponses. C’est encore mieux si vous ne les avez pas, car les élèves devront alors faire des recherches, collaborer et résoudre des problèmes. Si des expert·e·s externes sont disponibles dans votre région, faites-les venir dans votre salle de classe pour vous guider, vous et vos élèves, à travers un atelier de programmation. En laissant opérer la magie de la programmation dans votre classe, vous verrez vos élèves s’épanouir au-delà de vos espérances, à mesure qu’ils prendront en main leur apprentissage.
Vous souhaitez introduire la programmation dans votre classe, mais vous avez besoin d’aide pour vous lancer? Kids Code Jeunesse organise dans tout le Canada des ateliers de formation gratuits pour les enseignant·e·s afin de vous fournir les outils permettant d’enseigner aux enfants l’IA, l’éthique et la programmation. Découvrez quand aura lieu le prochain atelier dans votre région.
Stacey Hopkins, M.Ed, est une enseignante de français de base intensif de 6e année à l’école Leary’s Brook Junior High de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador. Éducatrice novatrice et enthousiaste, elle s’intéresse de près à l’intégration de l’enseignement des STIAM dans tous les domaines scolaires afin de réinventer l’enseignement et l’apprentissage et mieux répondre aux besoins des futurs dirigeants. Rejoignez son #TwitterPLN (réseau d’apprentissage professionnel) en la suivant sur @mme_hopkins.